"João Gilberto est un Bahian bossa nova de vingt-sept ans. En très peu de temps, il a influencé toute une génération d’arrangeurs, de guitaristes, de musiciens et de chanteurs. "
Tom Jobim
"J'ai dû oublier mon parapluie dans l'ascenseur. Mon parapluie doit être très inquiet de m'avoir perdu."
Erik Satie
"J’ai eu une certaine discipline, mais en effet pas de gammes. Je n’aimais pas ça, et heureusement ma maman était d’accord avec moi. Autant directement travailler les œuvres plutôt que s’astreindre à un travail de type scolaire. Cela n’apporte rien artistiquement ni techniquement d’ailleurs, parce que, si vous travaillez les Etudes de Chopin, votre technique va forcément s’améliorer. "
"Les anglais sont le meilleur public du monde : ils applaudissent toujours, même quand vous jouez bien."
Arthur Rubinstein
"Quand vous vous imaginez que la musique exprime quelque chose, ce n'est pas elle qui exprime : c'est votre attitude, vos habitudes d'oreille et d'esprit qui vous font croire qu'elle donne ce résultat."
Igor Stravinsky
"La mélodie vulgaire est bonne si elle est trouvée. J’aime Roméo, Faust, Manon et même les Chansons de Mayol. Le raffinement fait presque toujours perdre l’accent populaire aux musiciens modernes de chez nous. Lorsque le raffinement et cet accent se combinent dans un pays (comme chez les Russes), il possède enfin sa musique."
Francis Poulenc
"Quand je suis mal disposé, je joue sur un piano d'Érard et j'y trouve un son facilement fait. Mais quand je me sens en verve et assez fort pour trouver mon propre son, il me faut un piano de Pleyel."
Frédéric Chopin
" […] arpéger, c'est jouer comme la harpe qui, incapable de prolonger la résonance de ses notes grêles, brise les accords pour en faire entendre les sons les uns après les autres. La pédale du piano supprime cette nécessité. […]
Cher Viñes ! Lui seul savait et enseignait qu'on pouvait jouer sec en mettant la pédale, de même qu'on doit pouvoir jouer lié sans mettre la pédale. "
Francis Poulenc
"Celui qui est touché par la musique de façon purement émotive restera toujours un amateur. Celui qui la ressent de façon cérébrale deviendra un musicologue ou un chercheur. L'interprète, lui, doit savoir faire la synthèse, saisir vivement et prendre conscience."
Heinrich Neuhaus
"Le développement de l'art grec, [...], se distingue de tous les autres par sa plénitude et son unité. La loi supérieure qui le domine, c'est la primitive et profonde harmonie de la Danse, de la Musique et de la Poésie. [...] le divorce des trois arts spontanés amène la décadence de la tragédie et de l'art grec tout entier."
"Et il m’est permis de penser qu’on ne reverra peut-être jamais ce que j’ai vu certains soirs au Gaya[1], en 1920. J’ai retrouvé un petit carnet où j’avais écrit ces notes : « À une table, André Gide, Marc Allégret et une dame. À côté d’eux, Diaghilev, Kochno, Picasso et Misia Sert. Un peu plus loin, Mlle Mistinguett, Volterra et Maurice Chevalier. Contre le mur, Satie, René Clair, sa femme et Bathori. […] Fernand Léger se lève et vient nous demander de jouer Saint-Louis Blues… Moysès essaye de se frayer un passage au milieu de tout ce beau monde. En passant derrière moi, il me dit qu’Arthur Rubinstein viendra ce soir après son concert. […]
« En attendant, Cocteau est venu s’asseoir devant ses tambours et, toutes manches relevées, il frappe la cymbale d’un petit coup de baguette […] nous accompagnant Old Fashion Love que Poulenc écoute religieusement, accoudé au piano… Je n’ai pas vu entrer Ravel, mais il est là avec Hélène Jourdan-Morhange : ils ont dû passer par la cour, trop d’amis debout bouchent la porte. Ils cherchent la table de Misia… »
[…] Bien sûr, il y avait en 1920 une sorte de frénésie compréhensible, et aussi un snobisme qui, à ce moment là, se nourrissait dans cette boutique de la rue Duphot. Mais il y avait aussi dans cette réunion une telle somme de talents neufs, une telle dose d’espoir qu’on était entraîné, ravi, aveuglé[2]…
[1] Le Gaya, bar où se retrouvaient entre autre Cocteau, Wiéner et les Six.
[2] Jean Wiéner, Allegro appassionato, p. 44-45."
Jean Wiéner
Né d’une rencontre dans une salle de musique bisontine, ce duo cultive son art depuis 2013. Dans l'esprit des salons musicaux des XIXème et XXème siècles, Élise Bruchon et Dominique Arbey vous proposent un bouquet musical divers et varié. Ravel, Gershwin, Hahn, Satie et bien d'autres vous sont servis à deux, trois ou quatre mains... Des transitions improvisées par Dominique lient époques et compositeurs... À la recherche de la note perdue, le duo Vinteuil vous invite à partager un voyage musical intemporel… Merci à Valérie et Olivier (SLOV Son & Lumière) pour la réalisation de cette vidéo. Primo : Elise Bruchon Secondo : Dominique Arbey Demi-queue Bechstein modèle V n°61437 (1902) Enregistré le 10 avril 2022 https://youtu.be/l17qVUCgJ9w?si=WNy95IFwP47WZwAc
"Porte dans ton âme une charge explosive, sois prêt à défaillir, mais que personne ne le remarque [...]"
Frédéric Chopin
Piano à queue Kawai RX2 n°2270714 (1996)
Piano droit Kawai K18 n°2452473 (2002)
"Je dois vous dire que je prends des risques terribles. Parce que mon jeu est très clair, quand je fais une erreur, vous l'entendez. Si vous voulez me faire jouer que les notes sans dynamique propre, je ne ferai jamais une erreur. Ne jamais avoir peur d'oser."
Vladimir Horowitz
"Les êtres les plus imaginatifs ont le sens de la théorie, parce qu'ils n'ont pas peur qu'elle bride leur imagination, au contraire. Mais les faibles redoutent la théorie et toute espèce de risque, comme les courants d'air."
Pierre Boulez
"La musique est l'art du son. Elle ne produit pas d'images visibles, ne dispose ni de notions concrètes ni de paroles. Mais elle parle aussi clairement que l'image ou la parole. Sa structure subit les même lois que la parole écrite, la peinture ou l'architecture. La théorie de la musique, l'harmonie, le contrepoint, l'analyse des formes se donnent pour but l'étude des lois créées par les grands maîtres en accord la nature, l'histoire et le développement du l'humanité. Les virtuoses n'analysent ni ne décomposent la musique. Ils la recréent dans son unité organique, dans sa sonorité concrète. Ces données élémentaires bien connues devraient servir aux pianiste de point de départ pour des conclusions évidentes. Malheureusement il n'en va pas toujours ainsi. "
Heinrich Neuhaus
"A felicidade é como a pluma que o vento vai levando pelo ar.
(Le bonheur est comme la plume que le vent emporte dans les airs)."
Vinícius de Moraes
"[Le moyen-âge] se forma par la combinaison du christianisme avec la civilisation romaine et les races du nord de l'Europe. Long mélange, vaste chaos d'où l'âme moderne ne sort que par un laborieux enfantement. [...] [Au moyen-âge, les] trois arts spontanés sont plus séparés que jamais, et végètent chacun dans son coin obscur. La danse, l'art si noble, cultivé par les Grecs comme la base de tous les autres, est déchue de sa dignité religieuse ; elle devient un art proscrit, méprisé, bafoué ; car la beauté corporelle est un péché, Ainsi refoulée dans les bas-fonds de la société, elle ne s'y maintient que comme un grossier divertissement et reparaîtra que sous la forme ridicule du ballet. La musique confisquée par l'Église se débrouille des limbes de l'harmonie, mais l'heure de son essor n'a pas encore sonné. La poésie, qui habitait chez les Grecs le seuil des temples et les vallons sacrés, se réfugie maintenant dans les couvents, s'enterre dans les bibliothèques."
Édouard Schuré
"Il suffit de quelques manuscrits rapportés de l'Orient, d'un Homère ou d'un Platon, pour faire reculer les spectres du moyen-âge. Lorsqu'on aperçut, à travers les ruines des siècles, la civilisation hellénique, on s'avisa avec transport que la vie pouvait être belle et la terre autre chose qi'une vallée de larmes. On s'éprit de nouveau de la forme humaine à travers la statuaire antique."
Édouard Schuré
Piano droit Ibach 114 n°144017 (fin des années 80)
"Auric, Milhaud, Poulenc, Tailleferre, Honegger
J'ai mis votre bouquet dans l'eau du même vase,
Et vous ai chèrement tortillés par la base,
Tous libres de choisir votre chemin en l'air.
Or, chacun étoilant d'autres feux sa fusée,
Qui laisse choir ailleurs son musical arceau,
Me sera quelque jour la gloire refusée
D'être le gardien nocturne du faisceau.
Je n'imite la rose et sa dure lancette,
Aspirant goulûment le sang du rossignol,
Et montre de mon coeur la profonde recette,
Pour que ces amis-là puissent prendre leur vol."
Piano droit fabriqué en Allemagne de l'est dans les années 80 et commercialisé en France sous le nom de Kriegelstein (marque disparue en 1931)
"Il serait bon de se mettre d'accord sur un point : l'A.B.C. de la musique et le piano devraient faire partie de l'enseignement obligatoire, au même titre que l'histoire, les langues étrangères ou les sciences naturelles. Ils sont indispensables à tout homme civilisé."
Henrich Neuhaus
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"C’est chez moi, raconte Nara Leão, qu’est née la bossa nova. Dans l’appartement où je vivais avec mes parents, au numéro 2856, Edificio des Champs Elysées, sur le front de mer de Copacabana. Tous les artistes de la bossa nova – de ce qui allait devenir la bossa nova – se réunissaient chez moi, en 1957, alors que j’avais à peine quinze ans. […] C’était une maison ouverte, je te dis ! Dès que quelqu’un arrivait, il n’avait qu’à pousser la porte et il venait s’installer au piano. Ou alors, il prenait la guitare et il jouait tout ce qu’il voulait : classique, samba, jazz… On mélangeait tous les genres et on pouvait jouer de tout. C’était comme ça, sans arrêt : musique, musique et musique. Sans arrêt. Les gens qui venaient chez moi s’appelaient João Gilberto, Vinícius de Moraes, Tom Jobim, Ronaldo Bôscoli, Roberto Menescal, Baden Powel, Oscar Castro Neves (qui a d’ailleurs cassé toutes mes guitares tellement il était fou, agité, nerveux !) et d’autres encore…"
Nara Leão
"Coiffés d’une casquette, [ Milhaud, Fernad Léger et Blaise Cendrars s’acheminaient] vers la rue de Lappe. De tous les petits cafés s’échappait le son de l’accordéon auquel se joignaient quelquefois une clarinette, un piston, un trombone et un violon. Des hommes à casquette, vêtus de chemises de couleur tendre, le col caché par un foulard vif dansaient avec de gentilles filles, si bien dressées qu’elles n’acceptaient jamais d’autres partenaires. […] Les cris des consommateurs réclamant une fraisette ou un rince-cochon dominaient parfois la musique. Ces spectacles étaient gais et animés ; boulvard Barbès et place des Alpes, l’atmosphère était toute différente ; derrière la Bastille, les Auvergnats de Paris dansaient la bourrée au son de la vielle et rue Blomet, les Antillais avec leurs femmes coiffées de madras, se réunissaient pour danser des bigines dont les rythmes inégaux rappelaient leurs îles, leurs palmiers, leurs savanes. "
Darius Milhaud
Les neuf muses :
- Calliope, muse de l'Éloquence, un rouleau à la main ;
- Melpomène, muse de la Tragédie, un masque ;
- Thalie, muse de la Comédie, un masque ;
- Euterpe, muse de la Musique, une flûte dans sa main gauche ;
- Clio muse de l'histoire, accoudée ;
- Polymnie, muse de la Poésie lyrique ;
- Érato muse de l'Élégie, une cithare ;
- Uranie muse de l'Astronomie, avec un globe à ses pieds ;
- Terpsichore, muse de la Danse.
Le sarcophage des Muses, (Louvre).
"La Musique est un processus sonore qui de déroule dans le temps, et non un instant ni un état figé. Simple conclusion logique : le son et le temps forment les deux éléments de base qui déterminent tout apprentissage de la musique et définissent tout le reste."
Heinrich Neuhaus
"Comme jouer du violon ou du piano, penser exige une pratique quotidienne"
Charlie Chaplin
Exercices des cinq doigts pour acquérir l'indépendance
Frédéric Chopin
"Le travail sur l'image esthétique doit commencer en même temps que l'étude du piano et la lecture de la musique. À partir du moment où l'enfant est en mesure de jouer une mélodie élementaire, il faut obtenir que cette première "interprétation" soit expressive, que le caractère de l'interprétation corresponde au caractère (au "contenu") de la mélodie.
Les airs populaires sont particulièrement recommandés. La base émotionnelle et poétique y apparaît beaucoup plus nettement que dans les meilleurs oeuvres de la littérature musicale destinées aux enfants."
Heinrich Neuhaus
"J’avais commencé à écrire la pièce Orféo da Conceição dès 1940. Je me trouvais alors à Niterói, dans la maison de mon cousin, l’architecte Carlos Leão. Et un jour, à l’aube, alors que j’étais en train de penser à une histoire de la mythologie grecque, le mythe d’Orphée – que j’appréciais beaucoup car elle est l’union du poète avec le musicien -, j’ai commencé à entendre d’un morne voisin o morro do Galvão, une batucada. Et curieusement, les deux idées se sont mêlées et j’ai eu la sensation que ces deux choses avaient quelque chose à voir l’une avec l’autre. J’ai commencé à penser à la vie des Noirs sur les mornes et à « helléniser » leur existence. Ainsi a surgi l’idée de faire un Orphée des mornes qui serait un sambiste… "
Vinícius de Moraes
"Le piano est le plus noir des instruments. Un symbole de solitude musicale"
Khatia Buniatishvili
Piano à queue C. Bechstein modèle V n°61437 (1902)
"Le Sacre du Printemps est une chose extraordinairement farouche. Si vous voulez, c’est de la musique sauvage avec tout le confort moderne."
Claude Debussy
Hanon ? Ah, non !
Piano à queue Gaveau modèle 1 n°75399 (1924)
"Si un jeune pianiste rencontre dans un nouveau morceau des difficultés inconnues dans lesquelles il s'embourbe, qu'il démontre son ingéniosité en composant, à partir des passages difficiles, des exercices utiles."
Heinrich Neuhaus
"Carnaval" Op. 9 de Schumann interprété par Sergei Rachmaninoff
"L'ensemble de sa personne était harmonieux. Son regard bleu était plus spirituel que rêveur, son sourire doux et fin ne devenait pas amer. La finesse et la transparence de son teint séduisaient l'oeil ; ses cheveux blonds étaient soyeux, son nez légèrement recourbé, ses allures distinguées, et ses manières marquées de tant d'aristocratie qu'involontairement on le traitait prince."
Franz Liszt à propos de Chopin
"Thalberg est le premier pianiste du monde, Liszt le seul."
Princesse Belgiojoso
"... L'art est le plus beau des mensonges. Et quoiqu'on essaie d'y incorporer la vie dans son décor quotidien, il faut désirer qu'il reste un mensonge sous peine de devenir aussi triste qu'une usine. Le peuple, aussi bien que l'élite, ne viennent-ils pas y chercher l'oubli, ce qui est encore, une autre forme de mensonge."
Claude Debussy
"D’après une récente étude, les doigts d’un débutant sont mécaniquement (musculairement) aussi rapides que ceux d’un virtuose (!), la différence avec ce dernier étant qu’ils ne savent tout simplement pas ou aller !"
"Je considère comme une erreur grave, portant atteinte à l'activité pédagogique, le fait que la majorité des professeurs ne travaillent absolument pas leur exécution. J'en connais de doués et talentueux qui, sans prétendre à une véritable carrière de concertiste, pourraient cependant montrer à leurs élèves la manière d'interpréter correctement ce serit-ce que les morceaux étudiés."
Heinrich Neuhaus
"Gentil Francis et toi Georges épine-vinette
Ours Darius, Arthur à l'âpre miel alpin
Et Germaine qui met votre armure la nette
Écartez en tout sens les branches d'un sapin
Les muses m'ont soufflé vous tenir ce langage
Las ! un de vous était déjà du tronc parti
Mais bien qu'il veuille seul essayer le voyage
Il sera grand s'il doit et s'il ne doit, petit
Nymphes, fruits aigrelets, miel noir, grâces oursines,
Ai-je plus fraîche gloire et plus riche printemps
Que d'être le terrain qui mêle vos racines
Et pousse un arbre neuf âgé de cent vingt ans ?"
Jean Cocteau
COCKTAILS DE PARIS - LE BOEUF SUR LE TOIT : SPECTACLE SUR COMMANDE (contact@dominique-arbey.fr)
Le Trio MDN et le Speakeasy Social Club vous convient à un concert privé/dégustation de cocktails pour revivre les heures les plus folles du Paris des années 1920.
Dans l'esprit avant-gardiste du Boeuf sur le Toit de Cocteau, Nathalie, Dominique et Patrick vous présenteront leurs dernières créations et arrangements musicaux.
Les cocktails parisiens des années 20, orchestrés par Paul et son équipe, évoqueront cette époque si propice aux créations artistiques et éthyliques !
"La littérature romaine nous offre un premier exemple de ce que dévient la poésie séparée de la musique et de la danse. Rome a soumis le monde, unifiée l'Europe et transmis la civilisation hellénique aux barbares, avant que ceux-ci, devenus civilisés à leur tour, pussent remonter à sa source même."
Édouard Schuré
""Aussi combien s’en tiennent là qui n’extraient rien de leur impression, vieillissent inutiles et insatisfaits, comme des célibataires de l’art. Ils ont les chagrins qu’ont les vierges et les paresseux, et que la fécondité dans le travail guérirait. Ils sont plus exaltés à propos des œuvres d’art que les véritables artistes, car leur exaltation n’étant pas pour eux l’objet d’un dur labeur d’approfondissement, elle se répand au dehors, échauffe leurs conversations, empourpre leur visage ; ils croient accomplir un acte en hurlant à se casser la voix : « Bravo, bravo » après l’exécution d’une œuvre qu’ils aiment. Mais ces manifestations ne les forcent pas à éclaircir la nature de leur amour, ils ne la connaissent pas. Cependant celui-ci, inutilisé, reflue même sur leurs conversations les plus calmes, leur fait faire de grands gestes, des grimaces, des hochements de tête quand ils parlent d’art. « J’ai été à un concert où on jouait une musique qui, je vous avouerai, ne m’emballait pas. On commence alors le quatuor. Ah ! mais, nom d’une pipe ! ça change (la figure de l’amateur à ce moment-là exprime une inquiétude anxieuse comme s’il pensait : « Mais je vois des étincelles, ça sent le roussi, il y a le feu » ). Tonnerre de Dieu, ce que j’entends là c’est exaspérant, c’est mal écrit, mais c’est épastrouillant, ce n’est pas l’œuvre de tout le monde. » Encore, si risibles que soient ces amateurs, ils ne sont pas tout à fait à dédaigner. Ils sont les premiers essais de la nature qui veut créer l’artiste, aussi informes, aussi peu viables que ces premiers animaux qui précédèrent les espèces actuelles et qui n’étaient pas constitués pour durer. Ces amateurs velléitaires et stériles doivent nous toucher comme ces premiers appareils qui ne purent quitter la terre mais où résidait, non encore le moyen secret et qui restait à découvrir, mais le désir du vol.""
"Le sens poétique s'allie naturellement chez Debussy aux exigences de la virtuosité."
Francis Poulenc
"Ravel refuse la Légion d'honneur, mais toute sa musique l'accepte."
Erik Satie
Gaveau « Menuet » de 1951, modèle dessiné par André Arbus, architecte, décorateur et sculpteur français de la première moitié du XXème siècle.
"Bonjour, Paris !
Aimant voir clair, nous répugnons au mensonge du « sublime », à l’engourdissement fakirique des « temples qui furent ».
Si Jean Cocteau a raison, si « toute affirmation profonde nécessite une négation profonde », les jeunes musiciens se doivent de beaucoup nier et, pour ma part, je crois que leur négation ne sera jamais trop violente.
Quand à l’affirmation, n’en doutez pas, elle aussi sera violente.
Il se s’agit plus de discuter sur les faillites successives de trop d’esthétiques. Ayant grandi au milieu de la débâcle wagnérienne et commencé d’écrire parmi les ruines du debussysme, imiter Debussy ne me paraît plus aujourd’hui que la pire forme de la nécrologie. Mais Pelléas n’en demeure pas moins le chef-d’œuvre par quoi commence le XXe siècle, s’achèvent Rossetti, Maeterlinck et les enchantements de la nuit.
Depuis nous avons eu le cirque, le music-hall, les parades foraines et les orchestres américains. Comment oublier le Casino de Paris, ce petit cirque, Boulevard St-Jacques, ses trombones, ses tambours. Tout cela nous a réveillés. Mais adieu New-York[1] !...
Le petit orchestre des Cocardes de Francis Poulenc me ravit comme une page de Rameau
[1] Adieu New York ! Fox-trot composé par Georges Auric, créé le 1er février 1920 sous la direction de Vladimir Golschmann lors d’un spectacle auquel participaient Francis Poulenc, Erik Satie, Darius Milhaud et Jean Cocteau qui avait dirigé les danses acrobatiques accompagnant Adieu New York !"
Georges Auric
"Nous vivons en ce monde pour nous efforcer d'apprendre toujours, pour nous éclairer les uns les autres au moyen d'échanges d'idées, et pour nous appliquer à aller toujours plus loin en avant dans la science et les arts."
Mozart
"Quel trajet de haut en bas a été parcouru par l'exercie pédagogique, des Inventions de Bach au recueil de Hanons ! Il faut dire que les Exercices de Brahms et même L'École de la virtuosité de Philipp, où chaque problème purement technique est accompagné d'exemples tirés de la littérature musicale à étudier, marquent un renouveau pédagogique. La ligne de crête passe par les Inventions de Bach, les Études de Clementi, Cramer et celles de Chopin, Liszt, Scriabine , Rachmaninov, Debussy. La méthode de Bach consistait à concilier l'utile du point de vue technique avec la perfection musicale, à réduire à néant l'antagonisme qui existe entre l'exercice sec et l'oeuvre musicale."
Heinrich Neuhaus
"La mauvaise musique méprisée par les beaux esprits est bien agréable. Ce qui est désagréable, c’est leur bonne musique.
« Prenez garde à la peinture, disent certaines pancartes. J’ajoute : Prenez garde à la musique.
Attention ! soyez bien sur vos gardes, car seule parmi tous les arts, la musique vous tourne autour.
Il faut que le musicien guérisse la musique de ses enlacements, de ses ruses, de ses tours de cartes, qu’il l’oblige le plus possible à rester en face de l’auditeur. "
Jean Cocteau
"Il est inutile de commencer à apprendre les gammes au piano par celle d'ut qui est la plus facile à lire et la plus difficile pour les mains comme n'ayant aucun point d'appui. On commencera par une gamme qui place les mains facilement, occupant les doigts longs avec les touches hautes, comme par exemple si majeur."
Frédéric Chopin
"Errements dans les recherches de technique "pure"
On a essayé beaucoup de pratiques inutiles et fastidieuses pour apprendre à jouer du piano, et qui n'ont rien de commun avec l'étude de cet instrument. Comme qui apprendrait par exemple à marcher sur la tête pour faire une promenade. De là vient que l'on sait plus marcher comme il faut sur les pieds et pas trop bien non plus sur la tête. On ne sait pas jouer la musique proprement dite, et le genre de difficultés que l'on pratique n'est pas la difficulté de la bonne musique, la musiques des grands maîtres. C'est une difficulté abstraite, un nouveau genre d'acrobatie."
Frédéric Chopin
"La musique est peut-être l'exemple unique de ce qu'aurait pu être - s'il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots, l'analyse des idées - la communication des âmes.
"
Marcel Proust
"Il [Frédéric Chopin] était l'homme du monde par exellence, non pas du monde trop officiel et trop nombreux, mais du monde intime, des salons de vingt personnes, de l'heure où la foule s'en va et où les habitués se pressent autour de l'artiste pour lui arracher par d'aimables importunités le plus pur de son inspiration. C'est alors qu'il donnait tout son génie et tout son talent."